Félicitations, vous avez gagné ! _ Issei

Jûnin

La journée avait assez mal débutée pour Ryohei. S’il était désormais habitué à déambuler dans la tour du Hokage, il n’aimait pas tellement la convocation de ce jour. Le jeune ambassadeur avait déjà constaté que le chef du village avait accéléré son plan d’affectation des équipes. Et il ne souhaitait pas que son tour vienne. Non pas que former la jeune génération soit un poids, ou superflue. Bien au contraire. L’Uzumaki prenait plaisir à échanger avec chaque feuille qui composait Konoha, de la plus sage à la moins éclairée, de la plus ancienne à la plus récente. La transmission du savoir était une étape cruciale pour tous. Mais Ryohei ne se sentait pas d’assumer une telle responsabilité. C’est ce qu’il expliqua au chef du village pendant près d’une heure. Finalement chacun arriva à des concessions. Ryohei risquait de ne pas échapper à cet honneur. Mais au lieu de trois garnements il pourrait en prendre moins sous son aile. Encore que tout ça n’était que des paroles. Rien n’empêcherait le Hokage de revenir sur sa décision.

Quoi qu’il en soit, le borgne avait quitté la tour dans la matinée, et s’était dirigé vers l’académie d’un pas tranquille. Sa tâche du jour était relativement aisée, puisqu’il jouerait le pigeon voyageur. Il consulta quelques dossiers, profita de la pause des plus jeunes recrues pour les divertir quelque peu à coup de tours et d’histoires utopiques. Puis il erra auprès des commerçants, échangeant sur le beau temps, sur les dernières nouvelles, jouant le rôle de médiateur auprès d’un vendeur et d’un client. C’était dans sa nature, depuis toujours. Un don d'éloquence que Ryohei avait toujours souhaité mettre au profit de son prochain. Il discuta tant et si bien qu’à l’heure de se rendre auprès de son interlocuteur suivant, il était déjà midi. Fatigué de lui-même, l’Uzumaki laissa échapper un lourd soupir. Encore une fois, il s’était laissé piéger par ses palabres interminables.

Le pas décidé, il prit le chemin des quartiers, saluant au passage d’un membre du clan Hyuga et un autre du clan Senju. Arrivant devant l’enceinte des Sarutobi, Ryohei se présenta assez brièvement. Après tout, le village est vaste et il est difficile de retenir toutes les têtes. Il présenta l’objet de sa visite et fut redirigé vers l’intérieur de la zone réservée au clan Sarutobi. Ce n’était pas la famille la plus complexe avec laquelle cohabiter. L’Uzumaki appréciait la mentalité globale de ces shinobis aux multiples facettes, avec qui l’échange prime généralement sur l’affrontement. Encore que Ryohei se demandait ce qui lui avait valu d’être dépêché pour cette information. Ce n’était pas la première fois, mais une annonce de ce genre pouvait être faite en interne, de patriarche à héritier, non ? Quelque chose heurta le Jûnin.

▬ Pardon.

L’enfant s’apprêtait à repartir quand une autre se mit à le hélé sur un ton bourru.

▬ Maman a dit que tu devais ranger tes affaires !

Aussitôt le gamin tenta de prendre la poudre d’escampette, tandis que Ryohei le rattrapait doucement par le col. Un sourire chaleureux aux lèvres, il ramena le forban à celle qui était visiblement sa soeur. A peine plus âgée, elle avait un caractère bien marqué. Hiromi lui aurait sûrement ressemblé si elle avait pu vivre jusque là. Le Jûnin chassa le souvenir de sa fille, ce n’était pas le moment de se laisser aller. La gamine remercia l’adulte, qui se saisit de l’occasion.

▬ Excusez-moi je cherche un membre de votre famille, Issei, l’auriez-vous vu je vous prie ?

Désormais accroupi face aux deux mômes, l’Uzumaki attendait d’avoir une piste à suivre.

Chûnin

Soupirant, tu te demandes quand est-ce que viendra ta prochaine mission. Tu es rentré il y a trois jours de ta dernière mission, l'escorte d'un dignitaire du Pays du Feu jusqu'à la frontière avec le Pays des Rivières. Vous n'aviez pas été inquiétés, même si au deuxième jour du voyage, l'Inuzuka qui vous accompagnait avait repéré des brigands le long de la route. Mais voir la carrosse entourée de trois ninjas aguerris les avait sans aucun doute découragés, puisque finalement aucun grain de sable n'était venu enrayer votre mission.

Tu avais profité de cette matinée pour te rendre au quartier marchand, car trois de tes kunais commençait à s'émousser et nécessitaient un remplacement. Mais hormis cela, rien d'intéressant à te mettre sous la dent. Tes parents absents, chose parfaitement absence pour des ninjas de leur calibre, tu avait décidé de trainer dans le quartier de ton clan. Agilement, tu avais pris position sur un arbre donnant sur l'allée principale, confortablement installé sur une branche, le dos appuyé contre le tronc. Évidemment, la plupart des personnes déambulant se révélaient être des Sarutobi, chose parfaitement normale. Malgré l'union de nombreux clans au sein du village, chaque clan gardant néanmoins son propre quartier, preuve que les décennies d'affrontements n'avaient pas encore disparu des esprits des désormais alliés.

Mh ? Un étranger, ou du moins quelqu'un que tu n'as jamais vu dans le coin. La maladresse de Sakue, tentant tant que bien mal de fuir sa soeur ainée, le fait se prendre dans les jambes de celui que tu identifies comme un Uzumaki, à sa chevelure orangée, ce qui t'arrache un sourire amusé. L'homme, tu lui donnes une trentaine d'années, interroge les deux enfants en souriant, demandant ... Quoi ? Il me veut quoi ? C'est avec étonnement que tu l'entends questionner les gamins à ton sujet, afin de savoir où tu te trouves. Ils vont sûrement leur indiquer ta maison, située à deux minutes à pied à peine. Tu te demandes quoi faire ... t'y rendre rapidement et faire comme si de rien n'était ? Tu secoues la tête, ce n'est pas ton genre. Quittant ton perchoir, situé à quelques mètres de la scène, tu atterris non loin du visiteur.

— Sakue, Himure, vous pouvez y aller. Sakue, je te conseille d'aller ranger tes affaires, sinon ta mère ne va pas être contente. Petit clin d'oeil au gosse qui en rougissement, s'en va en courant, bientôt poursuivi par son ainée. Les observant en souriant, tu reportes alors ton attention sur l'inconnu. Il doit faire à peu prêt ta taille, mais sa posture t'indique rapidement que tu as affaire à un ninja d'expérience - il n'est sûrement pas Chûnin. Son visage t'es très vaguement familier finalement, sans doute l'as-tu déjà croisé quelque part au village, sans que tu ne réussisses à mettre un nom. — Sarutobi Issei, vous me cherchez ? Souriant, ton côté sociable et bienveillant prenant le dessus, tu fais signe au ninja de te suivre. Tu n'aimes pas rester à discuter là au milieu de la rue, autant en profiter pour faire quelques pas ? Qui vous mènera peut-être chez toi, où tu pourras lui offrir de quoi se désaltérer, ou tout simplement discuter dans le jardin.

Jûnin

Ryohei vit apparaître le Sarutobi comme par magie. Tel un singe ou un écureuil, le Chûnin s’était laissé tomber de l’arbre pour venir à sa rencontre. Il le laissa s’occuper des deux morveux, bien plus à même de conseiller son sang que l’Uzumaki. Au moins celui-là n’avait pas l’air d’un ours grognon, comme le Jûnin avait déjà eu l’occasion d’en rencontrer. Ryohei était mitigé. Devait-il annoncer la nouvelle dans la rue, d’un coup, tel un pansement que l’on arrache ? Ou une approche plus douce serait-elle profitable ? Il opta pour la deuxième option, acceptant de suivre son interlocuteur au cœur du quartier Sarutobi. Posément, il décida de procéder posément, et par étape.

▬ Je suis Uzumaki Ryohei, navré de venir vous déranger en pleine journée. Maître Hokage m’envoie vous faire une annonce importante. Mais rien de grave, rassurez-vous.

Il était important de préciser. Ryohei ne souhaitait pas inquiéter le Chûnin plus que nécessaire. Quand l’Hokage envoie un émissaire, c’est rarement bon. De là à ce que le Sarutobi s’imagine avoir fait quelque chose de mal, ou avoir perdu un proche, il n’y avait qu’un pas. Aussi l’Uzumaki prit-il soin de prendre un ton jovial. Ne souhaitant pas faire son annonce dans la rue, il reporta son attention sur les deux gamins qu’ils avaient croisé plus tôt. Faire le chemin dans le silence n’était clairement pas au goût de Ryohei.

▬ Ces garnements sont plein de vie, ça fait plaisir à voir. C’est important de guider la jeunesse, vous avez bien agi.

Mettre un premier pied dans le sujet, tout en finesse. L’Uzumaki avait acquis ces techniques au cours des nombreuses négociations qu’il avait mené, dans la boutique de son paternel tant que pour le village des remous ou Konoha. Ne sachant où il se trouvait, le Jûnin se contentait de suivre le guide, curieux de savoir où celui-ci le conduisait.

Chûnin

Tout en t'emboitant le pas, l'inconnu se présente en tant qu'Uzumaki Ryohei. Tu sens immédiatement qu'il ne s'agit pas de l'un de ces ninjas hautains et prenant ses camarades d'un rang inférieur de haut, puisqu'au contraire il s'excuse même de venir te déranger en pleine journée. Si tout le monde pouvait être amical de la sorte, les relations au sein du village n'en seraient que plus agréables ! À l'évocation d'une annonce importante de l'Hokage, tu te crispes malgré toi, car en général ce n'est jamais bon de recevoir un émissaire du chef suprême du village. Malgré que Ryohei tente de te rassurer, tu tentes de te remémorer tes derniers agissements pour comprendre où se trouvait une éventuelle faute. Après quelques instants de marche, tu hausses les épaules, sans trouver. Mais la posture de l'Uzumaki indiquait que finalement, il ne devait pas s'agir de quelque chose de négatif, vu son ton bienveillant et l'absence de tristesse sur son visage. Car il arrivait parfois que des ninjas de Konoha perdent la vie en mission ...

— Arrêtez, vous me faites passer pour un ancien. Un rire amusé qui s'échappe de tes lèvres tandis que tu observes Sakue et Himure disparaître au coin d'une rue, ayant sûrement déjà oublier ce qu'ils devaient faire. Malgré cela, les mots de Ryohei te font plaisir, car il est pour toi important d'être présent pour les plus jeunes. — Je pense aussi que c'est important, j'ai eu la chance d'avoir des gens m'ayant soutenu plus jeune. Même si il est vrai, tu n'es encore qu'un enfant aux yeux de beaucoup. Malgré ton statut de Chûnin et les nombreuses missions accomplies pour Konoha.

Vous arrivez finalement devant ta demeure, une maison se fondant parfaitement dans le paysage de cette partie du village. Tes parents étant absents, le silence y règne tandis que tu invites Ryohei à te suivre à l'intérieur. Sur la table basse, où des nattes invitent à la détente, un pot d'eau fraîche accompagné de quelques verres, que tu remplis. — Tenez. Se montrer accueillant et bienveillant envers ses aînés, mais aussi envers chaque habitant du village, valeur inculquée par tes parents depuis ton plus jeune âge. Tu sais qu'il existe des tensions entre les différents clans, notamment à cause des centaines d'années de guerres perpétuelles, avant que Konoha ne viennent vous unir. Il est impossible de tout effacer en quelques dizaines d'années, c'est normal. C'est pourquoi tu penses que ton oncle fait un excellent Hokage : à l'écart de ces tensions claniques, tu penses notamment aux Uhicha et aux Senju, il prône l'union et la fraternité au sein du village. — Je vous avoue que le motif de votre visite m'intrigue. Ce n'est pas tous les jours que le Hokage envoie des messages à un Chûnin. Prenant à ton tour place de l'autre côté de la table, tu attends avec une certaine anxiété de connaitre le motif de sa visite.

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