Aux portes du crépuscule (ft. Uchiha Kawaki) [flashback]

Basique, un simple devoir, une tâche qui semble pourtant si anodine. Mais avons nous seulement conscience de son essentialité ? Le renarde se tient là, devant la porte, face au chemin qui éloigne marchands et vagabond de Konoha, observant le vas et vient incessant. Et ceci depuis l'aube, elle semble presque être en état de veille alors que la course du soleil s'étire dans son dos, une course folle et l'esprit qui semble voyager vers d'autres horizons plus lointains. Seul le regard sombre de son collègue, jûnin responsable de cette garde quotidienne la ramène à la réalité. Elle comprend les reproches qui restent muets et elle sait pourtant, elle connaît l'importance de sa tâche. Oui, elle sait que ceci est essentiel à la cité bouillonnante de vie, peut importe le poids de cette mission. Elle baisse légèrement la tête, honteuse et l'homme s'approche d'elle, pour lui tapoter légèrement l'épaule, un délicat rictus se dessine au coin de ses lèvres, tandis qu'elle relève lentement le regard vers l'horizon avant de s'étirer quelque peu. L'homme s'éloigne quelque peu, approche un autre ninja. Son service à lui se termine, elle, la renarde, elle a évidemment pris un service prolonger, jusqu'à la fermeture des portes. Au moins, ça remplirait un peu sa bourse et l'occupait pour l'ensemble de la journée, ça l'éloignait un peu de brouhaha incessant du village tandis que l'été semblait s'étirer encore et encore. Elle ne compte plus les jours sous ce soleil, parfois de plomb. Elle ne compte plus les missions, ni les tensions qui demeurent au delà de ses douces frontières. Elle n'est pas dupe la gamine. Elle sait qu'au bout de cette route qu'elle observe depuis l'aube, la guerre peut se cacher n'importe où. Comme à son habitude, elle s'attend au pire, tel un désir inavoué, espoir morbide. Pourtant, la guerre n'est que folie, une folie sanguinaire qui lui a bien assez arraché. Mais peut être qu'elle peut mettre fin à tout, tout le reste, cette vie parfois stérile. Sous son éclatant sourire, tandis qu'elle observe l'horizon, de noire pensées viennent s'installer dans les tréfonds de son psyché. Un cortège de lugubre démon.

La renarde s’ennuie, elle semble presque s’enracinée dans le sol. Alors, elle profite du départ de son second collègue pour un peu se dégourdir les jambes, faisant quelques aller retour du poste de garde à l'entrée. Cherchant, secrètement, à évacuer les sombres idées qui viennent envahir son psyché. Une profonde inspiration, avant d'expirer lentement. Tout les moyens sont bons pour s'occuper l'esprit tandis que les sorties sont de moins en moins nombreuses, tout comme les rentrées dans le village. Elle le sait, le crépuscule s'étire peu à peu, mais au cœur de l'été, celui-ci semble parfois être un calvaire infini, se prolongeant toujours un peu plus avant de laisser place à l'obscurité, l'instant où les portes se ferment et que d'autres ninja, plus expérimenté, prennent la relève nocturne. Elle le sait, elle en a encore pour trois heures certainement. Elle soupire bruyamment et après avoir briefé le nouveau venu, le responsable d'équipe s'approche de la jeune renarde. « Alors Senju, on fatigue ? Je t'avais bien dit que prendre une journée complète à la garde de la porte, ce n'était pas pour la bleusaille. » Il ricane légèrement et elle répond du tact au tact, sans même prendre le temps de réfléchir un instant. « C'est pas que je suis fatiguée, mais je m'ennuuuiiiiii! » Il insiste bien sur le dernier mot, lui offrant une ponctuation bien propre à la renarde tandis que la voix cristalline de la renarde persiste à résonner quelque peu, le jûnin éclate de rire, le regard de la Chûnin se tourne vers lui. « Puis, c'est qui que tu traites de bleusaille ? Ça fait que deux ans que t'es devenu jûnin toi, commence pas à jouer les vétérans de guerre. » Le sarcasme et la malice gorge chacun de ses mots, détails qui viennent amuser, et quelque peu titiller, son supérieur. « Ah ah !... Bien... Heum, si tu t'emmerdes tant que ça, tu devrais faire connaissance avec le petit alors ? Ça se calme tranquillement, je vous dirais quand j'aurais besoin de vous. » Sans un mot de plus, acquiesçant simplement de la tête, le regard de la renarde vient alors se diriger vers le bureau, constatant la présence du gamin quelques pas plus loin, et toujours son large sourire accroché à son visage.

An 22

Tu ne peux pas nier que d'être assigné à une mission, cela provoque toujours en toi une certaine excitation. Peut-être ta jeunesse qui tente de te convaincre qu'il va se passer quelque chose d'intéressant, de nouveau ? Vaine illusion, car être assigné au poste de garde des portes du village, c'est la promesse d'une nuit à attendre, à scruter l'obscurité en quête d'ennemis invisibles. Car si les forces de Konoha et de Kiri se sont affrontés il y a trois ans déjà, c'est la paix qui règne depuis ce sombre épisode, aussi n'as-tu connu que des missions peu dangereuses. Ton pire affrontement ? Une bande de brigands bien plus nombreux que ton équipe, mais équipés d'armes émoussées de fortune, qui furent relativement faciles à mettre en déroute sans trop forcer vos talents.

Malgré son appréhension, c'est le dos bien droit et le regard fier que tu te rends au poste de contrôle, car toute mission reste importante non seulement pour le village, mais également pour toi. Gagner de l'expérience, encore et encore, peu importe les moyens. Malgré l'obscurité naissante, tu sais que les températures resteront agréables en cette nuit d'été, aussi n'es-tu vêtu que légèrement. Comme à ton habitudes, tu portes un haut sombre flanqué au dos du symbole des Uchiha, gage de sérieux et de réussite selon toi. — Alors Kawaki, prêt pour cette mission importante ? Au poste de garde, un Chûnin bien plus âgé que toi, Misuri, te regarde d'un air moqueur. Tu ne sais pas pourquoi, mais après l'avoir côtoyé sur quelques missions de surveillance des murs, ce ninja n'appartenant à aucun clan semble éprouver pour toi une certaine rancoeur. Bientôt trentenaire, tu sais que son manque évident de talent ne le mènera pas plus loin. — Oui, même si ta présence semble indiquer une certaine facilité. L'intonation sarcastique de ta voix ne manque pas de le faire tiquer, ses traits s'étirant en une grimace mécontente. Est-ce de ta faute si son manque d'ambition le cantonne aux murs du village ? Non. Si tu es destiné à devenir un meilleur ninja que lui ? Non. Quoiqu'il en soit tu n'apprécies pas son comportement à ton égard, qui ne date pas d'aujourd'hui ! — Tu insinues quoi par là, Uchiha ? Le dernier mot semble volontairement appuyé, mais y peux-tu quelque chose, de faire partie du plus puissant clan du village ? Tu soupires, tandis que déjà quelqu'un d'autre arrive vers le poset de garde. Sauvé, penses-tu en observant une jeune femme encore jamais vue. Une Chûnin sans doute, car si tu ne l'as jamais vue, tu lui trouves un certain air ... malicieux ?

@Senju Ibuki

La renarde prend un certain temps à observer le jeune genin, le dévisageant un bonne trentaine de seconde de la tête au pied. Il a totalement l'aspect du novice, surtout au vue de son bandeau encore clinquant et au métal bien lisse qu'il arbore au sommet de son crâne. Tandis qu'avec le temps, le sien ne sert que de simple décoration autour du coup, l'insigne du village bien visible, bien évidemment, et l'usure du temps et des missions qui commence à apparaître sur celui-ci, entre deux entailles, par les reflets d'un acier terni. Elle hausse légèrement un sourcil, en guise d'unique réponse au jûnin, tandis qu'un large rictus vient se dessiner à ses lèvres. Amusant, vraiment amusant comme situation, à l'âge, soupçonné du jeune garçon, ce genre de mission ne faisait pas vraiment partie de ses grandes passions, que du contraire, pour la jeune kunoichi qui tenait si peu en place, pendant longtemps, être aussi statique, attentive était inenvisageable. Sans action, elle ne vibrait pas et l'ennui était son agonie. Elle fini par laisser l'homme se mettre à sa tâche, tandis qu'elle approcha à nouveau de quelques pas le jeune genin. Curiosité et malice à peine voilée. Elle ne le connaît pas et ça l'amuse, bien que les traits du jeune garçon pourraient trahir certaines appartenance, l'incertitude demeure pour le moment. Alors elle garde encore quelques instants le silence.

Une fois plus proche, à quelques pas du jeune genin. Elle constate la jeunesse du novice, elle lui donnerait bien la dizaine à peine entamée, peut être entre douze et treize ans. Elle prend encore quelques secondes, le dévisageant méticuleusement, sans ôter son éternel sourire avant de venir finalement briser le silence par un éclat presque cristallin. « Du bleu ! Ça me semble pas être très fréquent au sein du clan Uchiha, non ? » Elle marque une pause, conservant cette éternelle moue des plus rayonnantes, particularité omniprésente chez la jeune Senju. Ses doigts de sa main droite, venant tapoter légèrement le manche de son sabre accroché à l'arrière de sa ceinture, un simple tic sans la moindre hostilité, synonyme d'une réflexion certaine. Son visage fait mine de se rapprocher de celui du genin, brisant une certaine distance habituel. « A moins que je me trompes... Quoique, cette forme de visage est assez... Caractéristique de ce clan. Et puis. » Elle marque une nouvelle pause, éloignant cette fois-ci son visage, restaurant une distance convenable, saisissant un visage quelque peu distrait désormais, délicat jeu d'une actrice sur scène. Jouant ainsi avec un suspense certain. « Un Senju est sensé reconnaître ses ennemis mortel. » Elle conclu sur cette simple phrase, un air sérieux, un éclat presque sinistre éclairant son regard quelques instants avant d'éclater de rire. Délicieuse farce dont elle se régale. « Je plaisantes, petit. Ah ah ! Ne t'inquiète pas. Ibuki. Senju Ibuki, mais on m'appelle plus souvent Ibu » Conclu-t-elle en tendant une main chaleureuse au jeune genin.

Tu sens le regard de la nouvelle arrivée te détailler de haut en bas, comme si elle souhaitait te juger. Si tu pensais te sentir mal à l'aise, il n'en est rien, sans doute à cause de sa posture amicale et du sourire illuminant son visage. L'exact opposé de l'autre crétin de Misuri, qui du coup profite pour s'éloigner un peu, histoire sans doute de se dégourdir les jambes. Tant mieux. L'inconnue s'étonne de ta jeunesse au vu de ton appartenance au clan Uchiha, sans doute car vous passez pour la plupart pour des génies. Il ne faut pas se le cacher, vos capacités dépassent bien souvent celles des autres ninjas, que ce soit par le biais du Sharingan, de votre chakra ou tout simplement de vos capacités. — Il faut bien commencer quelque part. Tu restes évasif, conscient que ta jeunesse peut faire en sorte que les aînés ne te prennent pas toujours au sérieux, surtout ceux venant d'autres clans. En tout cas, son sourire te met plutôt à l'aise, toi d'habitude si froid et distant. Pour autant, tu ne montres pas d'ouverture, continuant d'afficher des traits neutres, même lorsqu'elle s'approche d'un peu trop près. Tu résistes à l'envie de reculer de quelques pas, ne voulant pas paraître faible aux yeux d'une inconnue.

Paroles mystérieuses qu'elle laisse planer, tu ne vois pas immédiatement où elle veut en venir. Puis tu comprends. Une Senju. Immédiatement tu te crispes, car malgré l'alliance de vos clans, qui sans oublier les Hyûga, fut le point de départ de la naissance Konoha, ils n'en sont pas moins restés vos ennemis mortels des années durant. Tu te souviens des nombreux récits écoutés autour du feu, il y a des années, lorsque tu n'étais qu'un enfant rêvant de combats et de gloire. Avant que tu ne sombres à chaque fois dans le sommeil. Tu frémissais à l'écoute des combats sanglants ayant opposé les Uchiha et les Senju, leurs puissances, qu'aucun autre clan ne pouvait égaler, s'opposant avec fracas, personne ne pouvant prendre le dessus. Alors même si le brasier s'est éteint, si vous combattez désormais côte à côté unis sous la bannière de Konoha, tu ne peux pas empêcher ce frémissement de parcourir ta colonne vertébrale. C'est comme si cette rivalité restait inscrite en vous, incapable de s'effacer devant un sourire, aussi contagieux soit-il. C'est peut-être ton jeune âge qui t'empêche de rester totalement impartial devant l'annonce de son identité ?

— Ibuki-san, enchanté. Tu hoches respectueusement la tête - malgré sa visible bonne humeur, tu ne peux pas te défaire de ton caractère distant et qu'on qualifie bien souvent de froid. Est-ce là le fruit de ton éducation stricte, pourtant plus que commune au sein des Uchiha ? Sans doute. Tu ne t'en es jamais formalisé, et pourtant tu n'en restes pas une personne solitaire à l'extrême, ayant réalisé depuis bien longtemps que l'entraide entre ninjas ne peut être que bénéfique. — Uchiha Kawaki. Les présentations sont faites, et pourtant tu sens que tu ne peux pas en rester là, qu'en gardant le silence tu ne ferais qu'instaurer un malaise que tu ne souhaites pas. Quelle image donnerais-tu de toi alors qu'elle ne fait que de t'asperger de sourires et bonne humeur ? — Même une Senju me semble plus amicale que Misuki aujourd'hui ... Tu oses un regard vers le Chûnin cité, qui un peu plus loin, ne pouvait entendre tes paroles. Curieux, tu oses regarder dans sa direction afin de poser ta question. — Vous êtes Chûnin, Jûnin ? Ce n'est pas tant important pour toi, dans tous les cas elle est plus gradée que toi. Mais sa manière de toucher le manche de son sabre te donne l'idée d'une ninja expérimentée et qui malgré les apparences, pourrait se montrer très dangereuse.

@Senju Ibuki

Elle hausse un sourcil, prenant encore quelques instant pour dévisager le jeune Uchiha, pas de surprise réelle. Finalement, elle conclue en haussant simplement les épaules. Malgré son éternelle moue rayonnante, le reste de son attitude sembla montrer un soudain désintérêt pour la situation, comme une forme de provocation silencieuse, elle prit quelques secondes pour s'étirer, les bras diriger vers le ciel et sur la pointe des pieds, guère satisfaite du camarade qu'elle s'était finalement trouver aux portes de Konoha. Il ne prenait même pas la peine de la caché, de son attitude suintait quelque chose de presque familier, elle ne pouvait dire quoi exactement, mais cela la titilla quelque peu. Un éclat de malice vient alors briller dans ses pupilles, bien que discret, il était limpide comme de l'eau de roche. La renarde, digne comédienne dans son spectacle quotidien, presque exubérante dans son quotidien. Les pensées vagabondes, par millier, tandis qu'elle imagine, l'espace d'un instant, les scénarios les plus divertissant qui pourraient apparaître avant la fermeture des portes.

Puis vient un léger ricanement, pointant le responsable de la garde du jour, un peu plus loin du pousse. « Quoi, tu trouves que je lui ressembles ? Et non, mon p'tit père, moi je suis chûnin. Jûnin, c'est plus pour les vieux qui aiment donné des ordres, se croire puissant. » Une pointe de sarcasme qui vibre dans le creux de sa voix, rictus plein de moquerie qui se trace sur le contour de ses lèvres. Elle ne s'en cache pas. Elle n'a guère l'ambition de le devenir un jour, une grande kunoichi, non, tout ce que veut la renarde, c'est vivre. Il n'y a rien de plus, elle ne partage pas nécessairement le désir de faire honneur à son clan, ni ne cherche un quelconque déshonneur. Non, elle est simple Senju, dévouée à son village, honorée par sa propre existence, sa survie jusqu'ici, et cela lui suffit. Sans la moindre hostilité, elle vient alimenter la conversation, par son espièglerie presque commune. « Mais dis donc, tu sembles particulièrement respectueux, pour un Uchiha. » Ponctuer par un léger ricanement. « C'est bien, tes parents t'ont donc bien élevé. Ça change un peu de l'orgueil de certains. » Un éclat de rire cristallin vient conclure cette remarque. A cet instant, elle ne montre aucune condescendance, bien qu'il soit aisé de tomber dans le piège, elle qui se joue des mots avec espièglerie. Plutôt habile pour une gamine de son âge.

Et toujours cette même manie, les doigts qui dansent sur le manche de son sabre, offrant une rythmique presque inaudible, celui de son quotidien. Tambours battant au rythme d'un ouragan, et toujours ce visage solaire, débordant d'une vie qui n'est pas pleinement sienne. Et un instant suspendu, qui semble pourtant si puéril, un retour vers une innocence arraché, tel est son remède aux ténèbres qui l'a ronge, cette titanesque comédie qu'elle offre au monde. Un chant de cristal pour faire taire les murmures de la mort.

Levant les bras pour s'étirer, la Senju semble quelque peu ennuyée par votre conversation, ce qui ne te fait ni chaud ni froid. Tu n'es pas là pour sympathiser avec des Chûnins, encore moins avec une Senju. Même si elle te semble sympathique, et que tu la préfères déjà à Misuri, classé lui dans la catégorie de ceux que tu estimes peu, tu préfères toutefois lui laisser le bénéfice du doute. — Non, il est d'une stupidité ... Tu soupires en secouant la tête, comparant la Senju à Misuri. Impossible tant ils semblent différents, alors que tu ne côtoies la jeune femme que depuis un très bref instant. Elle te semble justement posséder un esprit vif, et tu descelles dans ses yeux un éclat de sérieux que le sourire semblant éternellement flanqué sur son visage camoufle à la perfection. Et ce sans avoir recourt à ton Sharingan pour le deviner.

Tu ne peux empêcher un maigre rire d'échapper à tes lèvres lorsqu'elle s'annonce Chûnin, car en effet les Jûnin on parfois tendance à aboyer leurs ordres sans faire d'effort sur la forme. Pour ta part, tu en as côtoyé suffisamment, notamment au sein du clan Uchiha, pour reconnaître leur supériorité, certains n'hésitant pas à se montrer sévères et directifs. Mais qui es-tu pour les juger, eux qui pourraient te balayer sans le moindre effort ? Pour toi, la puissance est une chose à respecter, dans votre monde où la guerre peut menacer à tout moment. Raison pour laquelle ta mission du jour, même si elle peut se montrer, et être, d'un ennui mortel, se révèle toutefois d'une importance capitale pour le village. Surtout avec les évènements d'il y a trois ans, quand les forces de Konoha et Kiri s'étaient affrontés au Pays des Remous. Malgré la victoire de la Feuille, les vaincus avaient promis vengeance, aussi lors de tes patrouilles le long du mur, tu t'efforçais de toujours bien observer les environs, parfois même avec ton Sharingan, augmentant ainsi tes chances de desceller quelque chsoe d'inhabituel.

— J'ai tendance à respecter ceux qui le font également. Car dès le début elle t'avait mis à l'aise sans se moquer de ton jeune âge ou de ton manque d'expérience. Si tu pouvais te montrer froid et sarcastique, tu savais également faire preuve d'un peu de retenue quand la situation l'exigeait, même si ton visage demeurait relativement fermé, les lèvres pincées sans qu'aucun sourire ne vienne les détendre. — Ne vous méprenez pas, Ibuki-san. Si les Uchiha font preuve d'autant d'orgueil, c'est qu'on peut se le permettre ? Tu laisses planer le doute, car même si pour toi ton clan reste supérieur, les Senju ne sont pas en reste. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont été les seuls, avec les Hyûga dans une certaine mesure, à pouvoir s'opposer à votre force pendant des centaines d'années. C'est sans doute la raison pour laquelle ta voix, si elle revêt une certaine forme de confiance, se teinte également d'un voile de respect pour la Senju.

@Senju Ibuki

Un nouveau haussement de sourcil, laissant s'installer le silence avant d'étouffer son hilarité. Aux yeux de la Senju, les dernières paroles du jeune Uchiha était une telle aberration, qu'il en devenait difficile de se retenir d'éclater de rire. Au moins, c'était bien digne de son clan, un trait qui ne s'accordait nullement au tempérament de la renarde. Au final, qu'est-ce que représentait un clan ? Mise à part les fameux Kekkei Genkai, certes, c'était aussi une famille. Mais parfois, la chûnin doutait que les Uchiha comprennent réellement ce mot. Bien qu'elle se doutait que les nombreux récits qui ont fait échos dans l'histoire de sa propre famille n'était certainement pas une absolue vérité. Car si cela avait été le cas, à ses yeux, le conflit qui oppose sans cesse Senju et Uchiha n'aurait jamais put aboutir sur la création de Konoha. Oh que non, cette rivalité viscérale n'aboutissait pas vers une haine absolue, du moins, pas au yeux de tous. Une vérité qui viendrait presque apaisée les pensées sinistres qui ont cette affreuse tendance à obscurcir le psyché de la renarde. Au fond d'elle, elle était désireuse de croire que cette quête incessante de pouvoir qui opposait par le passé les deux clans était définitivement enterré, ne ressentant aucune forme d'hostilité pour les membres des Uchiha, ce genre de joute malsaine était une futilité dont elle se passait avec le plus grand des plaisirs.

Il lui fallu quelques instants pour contenir cette légère allégresse cynique qui l'avait envahit. Son attention, visiblement plus intéressée désormais par l'échange. Il était jeune et un peu trop fier, cette image vient allonger le rictus au coin de ses lèvres, elle pourrait presque être attendris par une telle innocence, bien qu'elle soit quelques peu vulgaire. « Vraiment, c'est ta conviction profonde? » Elle marque une légère pose, cette question était rhétorique tandis que ses doigts apaisaient leur danse sur le manche de son sabre, pour laisser ses mains se poser sur ses hanches. « Certes, vous possédez le sharingan. Mais malgré ses nombreux avantages, celui-ci est loin d'être absolu. Puis, vous n'êtes pas les seuls à posséder des yeux aux capacités extraordinaire. Le byakugan des Hyuga possède aussi un terrifiant potentiel. Sans compter que ce clan à développer une manière de combattre en parfaite harmonie avec leur Kekkei Genkai. » Elle marque une courte pause dans son monologue, visiblement satisfaite d'elle. Et faisant mine de réfléchir à haute voix, elle reprit toujours sur un ton des plus sérieux, sans pourtant manquer d'un léger éclat de malice. « Et puis, en ne faisant confiance qu'à ses yeux, on en oublie ses autres sens. Que ferais-tu contre un ennemi que tu ne vois pas ? Je ne parles pas là de Genjutsu évidemment. Mais bien d'un adversaire qui maîtrise parfaitement son environnement, un maître stratège où le style de combat repose sur le contrôle du champ de bataille. Par exemple... Mmmh, un Nara! » Alors que sa dernière parole était clairement en direction du jeune genin, elle s'éloigne de quelques pas, pointant son ombre du doigt. « Vois-tu, face à eux, cette petite chose qu'est notre ombre. Ou simplement la lumière devient notre pire adversaire. Ils sont experts dans le contrôle d'un champ de bataille. D'habile stratège mêlé à des jutsu redoutable lorsqu'il s'agit d'entraver un adversaire. Autant dire que ton sharingan perds immédiatement en efficacité face à leur Kekkei Genkai. Pourtant, ils sont loin d'être considéré comme un clan d'une ''grande puissance''. Mais ceux-ci peuvent mettre à genou un Uchiha, ou n'importe qui d'autre en exploitant autant leurs atouts que les faiblesses de leurs adversaires. Crois en mon expérience. » Elle marque une nouvelle pause, concluant sur une simple phrase, une petite provocation, sur un ton bien plus léger que sa précédente explication. « Alala... Il faut tout vous apprendre, à vous les jeunes. Mais saches une chose, c'est l'orgueil qui a fait couler bien plus de sang que la guerre. » Habile cynisme qui vient se faufiler dans un murmure, écho lointain d'une bien triste réalité. Elle ne voile pas l'ironie, l'obscurité de sa conclusion. Pourtant, son sourire solaire joue le contre-poids, contraste surprenant à l'instant présent.

Ta réponse laisse la Senju éclater de rire, mais tu n'arrives pas à comprendre si c'est par amusement ou pour autre chose. Tu laisses passer le moment d'euphorie en la regardant d'un air intrigué, ne comprenant pas trop la raison de son hilarité. Ibuki te questionne si la supériorité des Uchiha est une de tes convictions, question à laquelle tu ne peux qu'hocher la tête, assumant entièrement tes pensées. A tes yeux, ton clan est le plus puissant, même si les Senju restent les seuls capables de vous égaler. Mais n'est-il pas normal d'idéaliser les siens, de les mettre sur un piédestal, d'en être fier et convaincu ? Peut-être n'est-ce aussi que le fait d'avoir été élevé en leur milieu, avec leurs enseignements, leur sévérité et l'exigence constante de l'excellence. — A mes yeux oui, même si à mon niveau je suis encore trop jeune pour rivaliser avec mes aînés. Tu baisses les yeux, respectueux. Tu parles sans animosité ni vanité, simple constat établi au fil des ans. Outre l'environnement clanique, ton opinion s'est forgée sur tes entraînements à l'Académie, ou même plus tard une fois devenu Genin - un membre de clan surpasse presque tout le temps un ninja n'en faisant pas partie, et un Uchiha, Senju ou Hyûga, se place à un niveau supérieur. C'est ton constat, même s'il est sans doute loin d'être très juste. La faute à ton jeune âge peut-être, ou à ton caractère fier et confiant.

Les mains sur les hanches, Ibuki ne semble pas convaincue par la toute-puissance du Sharingan. Aucune technique ou Kekkei Genkai n'est parfaite, tu le sais, mais votre Dôjutsu compte sans doute parmi les avantages les plus intéressants du monde ninja. Sinon, pourquoi est-ce que ses possesseurs compteraient parmi les plus puissants du monde ? Les capacités de vos pupilles dépassent largement l'imagination de la plupart des ninjas, même si au vu de ton âge, tu es encore très loin d'en avoir exploré les capacités. Ton unique tomoe te permet de saisir avec plus de facilité les mouvements, tout en t'accordant également une meilleure perception des attaques adverses. Sans compter l'amélioration de tes réflexes.

Lorsqu'elle te parle des Hyûga, tu ne peux t'empêcher d'acquiescer. Le Byakugan possède un pouvoir incroyable, et non-satisfaits de s'en contenter, leurs utilisateurs ont créé un style de Taijutsu et techniques liées à leurs pupilles blanches, les rendant d'une extrême dangerosité au corps à corps. Un Uchiha inexpérimenté serait sans doute vaincu en une fraction de secondes par un Hyûga, du moins avec un seul tomoe. — Les Hyûga sont en effet redoutables, le plus sensé reste de ne pas trop s'approcher. Grâce à votre affinité naturelle, vous disposez d'une palette de techniques plutôt offensives et permettant de garder une certaine distance, comme la fameuse Gôkakyu, la boule de feu suprême si fière aux Uchiha.

La discussion devient plus sérieuse, même si la Senju garde cet air malicieux, comme si te titiller l'amusait. C'est peut-être le cas ? En tout cas elle te demande ce que tu ferais contre un Nara, dont le contrôle d'un terrain de combat grâce à leurs ombres pouvait rendre inefficace toute tentative d'approche. Pointant sa propre ombre, déclinante face à l'obscurité grandissante au fur et à mesure de la disparition du soleil, elle te pose une réelle question. Tu côtoies Nishigaki depuis suffisamment longtemps pour savoir que l'intelligence des Nara reste leur meilleure arme, mais lorsque couplée à leur maîtrise des ombres, elle devient redoutable. — Un Nara ? Ils ne sont jamais faciles à affronter. Il faut rester sans cesse en mouvement, à une certaine distance. Plus ils sont loin, plus il leur faut de chakra pour bouger leurs ombres. Et ils ne disposent que de peu d'attaques à distance. Le plus simple reste de les affronter pendant la nuit, là où aucune lumière ne projettera d'ombre, ou presque. Cela peut paraître simple vu comme ça, mais lors de tes entraînements avec ton camarade, tu as appris à esquiver ses attaques, même si il t'arrive parfois de te laisser avoir par ses supercheries et tactiques. De plus, les Nara ne sont en général pas très portés sur le corps à corps, et une fois le Sharingan activé, les réflexes augmentés des Uchiha vous donnent un avantage certain, pour peu que vous évitiez les ombres. — Dumoins en théorie, il y a tellement d'autres facteurs ... Tu hausses les épaules en soupirant, tellement le débat pourrait durer des heures.

Tu es assez malin pour comprendre que l'orgueil dont elle parle est celui qui a causé tant de morts entre vos clans par le passé. Des grands-parents que tu n'as jamais connu, terrassés lors de violents affrontements avec les clans de la forêt, et notamment les Senju. Rien ne sert de ressasser le passé, ce qui est fait est fait. Même si tu ne ressens aucune colère ou haine envers les Senju, votre rivalité est encore trop ancrée en chacun de vous, même si la Chûnin ne laisse rien transparaître. Tu es certain de cela. — Heureusement que nos chefs ont rangé leur orgueil, sinon Konoha n'existerait pas. Tu regardes tout autour de toi, la sécurité apportée par les hauts et épais murs du village. Des ninjas de clans auparavant ennemis désormais alliés, travaillant côte à côté dans l'intérêt de Konoha. C'est beau, penses-tu en souriant sans t'en rendre compte. — Êtes-vous souvent sortie du village, Ibuki-san ?

@Senju Ibuki

L'orgueil. Il y en aurait tant à dire sur ce simple trait tant il fut riche de conséquence, tant il guide l'homme sur les voies du chaos. Au final, il n'est qu'émissaire de la lugubre mort, un chant à la gloire du pouvoir et du sang, il incarne tout ce que Konoha a décidé de désincarné. Pourtant, la guerre n'a eu de cesse de tourmenter les nations depuis sa naissance. Un bien étrange paradoxe qui vient hanter la renarde. Au final, est-ce qu'ils avaient vraiment réussi à abandonner leurs orgueils ? Senju, Uchiha, d'éternel adversaire, c'est ce que raconte les légendes, les récits de son clan, une lutte incessante pour une couronne immatériel, celle du plus puissant clan du monde shinobi. Un idéal bien absurde au final. Pourtant, pour cette simple ambition, trop de sang à couler. Des générations d'affrontement, balayer ainsi, pour un éclat, un rêve. Le regard de la renarde se tourne un instant vers la cité, peu à peu envahit par les ombres nocturnes. Konoha, était elle vraiment le symbole de cette paix ? Ou une vulgaire supercherie ? Elle avait du mal à croire que la paix était si facile, surtout depuis que la guerre lui a retiré sa sœur, depuis que la terre est marquée par le sang des nombreux sacrifiés. Elle vient finalement hausser les épaules, un léger ricannement distrait qui se faufile entre ses lèvres, douce ironie, cruel monde, quand cesseras-tu ta farce ?

Puis son attention se retourna vers le jeune genin, partenaire de mission du jour, ou du moins du crépuscule. Toujours cette même moue qui s'accroche à son visage, un sourire solaire, créant pourtant cette distance certaine qu'elle maintient avec le reste du monde. Elle glousse, légèrement, presque amusée par la question de l'enfant, douce innocence, encore bercé dans les illusions de grandeurs des ambitieux. Elle vient rompre ce bref silence. « Tu ne crois quand même pas que je suis devenue Chûnin en faisant que des tours de gardes? » La malice caler au fond de la gorge, sa voix est légère, presque enchanteresse, la renarde s'amuse. « Très souvent même. » Elle exagère subtilement, sans en dévoiler plus. « C'est ainsi qu'on fait ses preuves, qu'on montre son dévouement au village. » Puis elle marque une courte pause. Lourde vérité qui vient éclairer son psyché, par delà l'orgueil, une chose est essentiel à Konoha. Et cela, peut importe ses origines, ou son statut, elle sait, au fond d'elle, que c'est la seule chose qui distingue les grands ninja des autres.

« Le dévouement à ton village. Bien au delà de ton orgueil, c'est ce qui compte le plus. C'est ce qui fera de toi un grand ninja. Peut importe que tu sois un Uchiha, un Senju ou n'importe qui d'autre. C'est ce qui te distinguera de tous les autres. » Des paroles qui surgissent naturellement, qui viennent rompre le silence qu'elle a instauré. Elle ne les contrôle pas, ces mots, ils ne sont que vérité. Sincérité brutale, au delà de sa simple comédie, au delà des mensonges. Indéfinissable, tant d'émotions viennent rayonner dans sa voix à cet instant. La renarde abat le masque, juste le temps d'une phrase, quelques mots, un rêve qu'elle partage à ce petit genin.

La kunoichi semble réfléchir au sens de tes paroles, notamment sur l'unité de Konoha. Suivant son regard se posant sur le village, tu te surprends à penser à avant sa construction. La plupart des clans vivaient de manière nomade sur le territoire correspondant à l'actuel Pays du Feu, se déplaçant au gré des besoins, et surtout des affrontements constants rythmant leur quotidien. Tu imagines tes aïeux couchés autour d'un feu, sachant qu'une attaque pouvait survenir à tout moment. Qu'à chaque instant, des ennemis pouvaient surgir de l'obscurité pour tenter de vous tuer. Konoha offre une certaine sécurité, promesse d'une vie plus calme malgré les guerres et les missions. Une Académie avec des jeunes formés afin de mieux survivre dans ce monde dangereux et impitoyable qu'est celui des ninjas.

Ibuki rebondi en confirmant qu'elle s'est de nombreuses fois déjà aventurée à l'extérieur du village, que ce n'est que de cette manière qu'on peut prouver sa valeur, mais aussi sa loyauté, envers le village. Tu hoches la tête, car pour l'instant tu n'as encore jamais réalisé une mission de rang C te menant dehors. Tu n'inclus pas là-dedans les missions de patrouille autour du village, où les murs restent tout le temps à portée de vue. Toutes tes missions de rang D se sont révélées d'un ennui presque mortel, la plupart pour des tâches ménagères ou de soutien à la population, même si elles se révèlent nécessaires au bon fonctionnement de Konoha. Et après tout, c'est aussi le seul moyen pour vous, les jeunes ninjas, de gagner un peu d'expérience et de montrer votre motivation, ce qui explique ton engagement sans failles. — Vous avez déjà affronté des ninjas d'autres villages ? Tu es curieux, et toujours avide d'en savoir plus. Combien de fois, plus jeune, ne t'es-tu pas endormi en écoutant les récits de batailles épiques et sanglantes de tes aînés ? Jamais encore tu n'as connu d'affrontements, et comme pour beaucoup de jeunes ninjas, tu as hâte d'y être. Même si les souvenirs et la douleur des pertes de la Deuxième Grande Guerre te réveillent parfois en sueur au milieu de la nuit.

La dévotion d'Ibuki envers Konoha se sent dans ses mots, dans sa capacité à mettre de côté les différences et tensions entre les clans. Pour elle, Konoha doit se placer au-dessus des Uchiha, Senju, Hyûga ou toute autre famille le composant. En l'observant, tu sens qu'elle y croit réellement, de tout son être, et que la Senju se détache totalement de ces tensions claniques perpétuelles. Tu hoches la tête en souriant, comprenant le sens de ses mots, voyant sa profonde sincérité. C'est tout à son honneur, penses-tu en fourrant tes mains dans les poches. Me distinguer des autres ? Tu ne saisi pas très bien, puisque pour toi seule la puissance d'un Shinobi, ses capacités à réussir des missions de haut vol, apportent de la reconnaissance. Peut-être te trompes-tu ? Peut-être n'est-ce là que le fruit de ton éducation martiale typique à ton clan ?

— Pensez-vous que quelqu'un oserait s'attaquer à nous ? Ton regard se porte par delà la porte du village, où après plusieurs mètres de terrain dégagé, débute la dense forêt du Pays du Feu. Konoha est connu comme l'un des villages les plus puissants, notamment pour la concentration de clans en son sein. Et parmi eux, les Uchiha, Senju, Hyûga et Uzumaki. Qui oserait se frotter à vous ? Séparés, chacun de ses clans est redoutable. Unis, ils semblent imbattables, surtout lorsque soutenus par les autres grandes familles. Tu penses aux Nara, aux Sarutobi, et aux autres ...

@Senju Ibuki

Elle marque un instant le silence, tandis que les questions résonnent dans son psyché. Grande énigme que de savoir si la guerre était à leur porte. Au fond, elle l'ignorait, elle ne pouvait se fier qu'au brasier qui rugis dans ses tripes, à ce qu'elle pouvait voir autour d'elle. Une paix factice, c'est tout ce qu'elle percevait, incapable de voir au delà d'un voile obscur, la guerre avait trop de fois déchirer le cœur des hommes. Que ce soit celles qui se sont succédé après la création de Konoha, ou avant. Car on l'oubli, mais les récits s'en souviennent, la vie d'avant était une guerre incessante, elle n'offrait que peu de repos aux shinobis, simple mercenaire entre les doigts des puissants. Soupir muet, tandis qu'elle divague, toujours un peu trop loin, s'engouffrant pas à pas dans les abîmes d'existences qui ne sont pas sienne. Hanté, sans cesse, c'est ce qu'elle était. Empathie exacerbé, qui l'a pousse toujours vers des récits de plus en plus sombre. Devenue sa propre adversaire, elle met quelques instants avant de revenir à la réalité et par delà l'horizon, les ténèbres envahirent peu à peu les cieux. La fin approchait, un léger soupir d'aise vient se glisser entre ses lèvres.

« Honnêtement, pas vraiment. On affronte plus souvent des bandits... Quelques shinobis errants parfois, mais c'est plutôt rare. Ce genre de mission, lorsqu'il s'agit d'adversaires d'autres pays, on les confie plus souvent à nos aînés. Les Junins. » On pourrait presque croire que cela la déplaît, une étrange touche de sarcasme qui vient perler sur le cristal de son timbre. La suspicion que trop de choses demeurent caché, que trop de mensonges persistent. Un manque de foi qui vient contrasté avec l'éclat de son sourire. Légèreté factice, qui se perd dans les méandres d'un psyché nocturne, sans pour autant que son rictus se volatilise, elle n'a plus le cœur à rire. La fatigue l'envahit, une retraite prochaine est à envisager. Ne pas rompre le masque, maintenir son personnage, une pensée devenue obsession à cet instant précis. Elle vient alors détourné l'attention du jeune genin, entre neutralité et malice qui vibre dans chacun de ses mots. Un effort presque surhumain pour elle qui ne laisse rien transparaître. « Mmmh, difficile à dire. Il faudrait qu'ils aient un sacré atout pour oser, c'est certain. Ou quelque chose qui nous dépasse, c'est tout à fait possible. » Elle marque une pause. « Konoha n'est pas invulnérable, petit. Et ils le savent tous très bien. » Des mots qui pourraient résonné comme un sombre présage. Elle vient se souvenir de quelques paroles des anciens de son clan, il y aura toujours plus fort que ça, un retour à la réalité, une chasse à l'orgueil. L'ironie apparaît aux coin de ses lèvres, délicat rictus. Le constat est fait, ils savent qu'ils ne sont pas tout puissant. Puis son regard se tourne vers le jeune Uchiha, se demandant si eux aussi en était conscient, elle en doute quelque peu. Connaît-il seulement ses faiblesses ? Elle ne croit pas. Le fil de sa pensée se rompt, détériore peu à peu, tandis qu'un nouveau soupir se glisse entre ses lèvres.

« [color=darkgoldenrod]Mais il se fait tard, ce n'est pas trop l'heure de parler de cela. Ni d'y penser. Je te conseillerais de plutôt envisager comment faire pour protéger la village, si cela devait arriver.[/colo] » Un léger ricanement vient ponctuer sa phrase, une légèreté soudainement retrouver dans un effort surhumain. Elle s'épuise, elle le sait, cette comédie se prolonge trop, mêlée cela à la fatigue des heures de gardes qui s'accumulent, l'ennui meurtrier, la douce ironie. Pourtant, elle maintient le masque, encore et toujours, bien au-delà de ses propres forces. Elle refuse d'abandonner. Une unique vérité qui la caractérise si bien.