Flagrant délit (feat. Yamanaka Yasashî)

Ce doux parfum, il n'a de cesse de hanter la gamine, à chaque fois qu'elle passe devant. Chaque trajet devenu une traversée à travers un champ de fleur, un si délicieux nectar qui vient titiller ses narines. Et une nouvelle fois, elle s'arrête devant ses murailles et le bâtiment qui abrite les objets de sa convoitise. Elle n'est pas du genre à franchir les interdit la gamine, bien au contraire, mais la curiosité la dévore, elle désire tant, trop, admirer l'origine de ce fumet qui anime ses matinée. Elle sait que c'est un domaine qui se dresse devant elle, qu'il appartient certainement à un clan. Mais elle s'en fiche, n'offrant que trop peu d'importance, trop peu de crédit à ces récits fondateurs, c'est hymne à de grandes familles shinobi. Est-ce réellement dans le sang ? Elle n'y croit aucunement, la môme, elle a d'autres idéaux, elle qui n'appartient à personne, gamine d'un simple couple de fermier et elle en est fière, c'est largement suffisant. Elle observe longuement ce qui lui paraît être un immense mur, il pourrait presque être infranchissable. Une partie d'elle essai même de s'en convaincre, tandis que l'autre, débordant de cette curiosité excessive, veut aller plus loin. Il plaide auprès du psyché, du cœur de la jeune fille, ainsi elle s'assure la victoire. Ses pupilles s'éclairent d'un éclat peu familier.

Une seule tentative suffira, prenant bien appui sur ses pieds avant de s'élancer de toute ses forces. Un bond digne d'une véritable kunoichi, un doux rictus satisfait se dessine au coin de ses lèvres, tandis que ses yeux plongent au cœur de l'interdit. Pas âme qui vivent, mais elle constate une drôle de serre non. Curiosité palpable, c'est certainement la source de ces magnifiques parfum. L'enfant se fait discrète, son pas se veut léger, bien qu'un brin maladroit. Elle parcourt les ombres, sous les cieux d'un hiver naissant, chevelure d'ivoire au vent tandis qu'elle s'approche du lieu de sa convoitise par les toits. Le cœur qui palpite, rythme cardiaque ascendant pour celle qui n'a pas l'habitude de franchir les interdits, elle s'autorise l'inaccessible, une fois n'est pas coutume. Un écart de comportement qu'elle se permettra de taire, une fois cette aventure conclue.

Finalement, elle arrive rapidement jusqu'à la serre. Silencieuse, elle observe bien les alentours, elle ne discerne rien de plus que quelques ombres au loin. Et dans un élan impatient, elle touche pied à terre avant de se faufiler discrètement dans la pépinière. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur que son cœur se relâche enfin, soudainement envahit par mille et un parfum. Une enfant satisfaite de son méfait, audace journalière, la seule et l'unique. Quelques pas de plus, l'hésitation présentant le bout de son nez, une fois l'adrénaline de l'infiltration passé. Elle a peur, mais ses yeux s'éclaire d'éclats pétillant lorsqu'elle admire l'étendue de dizaine de couleur. La gamine s'émerveille de ce spectacle, l'inscrivant dans un coin de sa mémoire tandis qu'elle ne parvenait même plus a discerner les différences fragrances présentes dans l'air. Elle n'avait pas l'habitude, ou plutôt, elle l'avait perdu. Le parfum de la nature, sauvage, n'était qu'un lointain souvenir, hors des murs du village. Alors cet instant, c'était comme une retrouvaille, au milieu d'un décor nouveau. Et toujours prudente, ses pas l'amène un peu plus près des délicates plantes et fleurs des lieux. Visiblement admirative, c'est une fleur d'un blanc similaire à sa chevelure qui attire son attention. S'installant sur ses genoux et toujours silencieuse, elle vient observer quelques instants sa découverte.